jeudi 29 mai 2008

Coucher de soleil...


Le soleil descend…
Enlace l’horizon…
Me prennent tes yeux…
Penaud …désarmé…
Abondent de rosée,
Mon feuillage asséché …

M’inventent à rêver…
Ta peau feutrée,
Douce pêche
Pastel rosé…
Tes yeux noirs,
Perles rares,
Encore ensoleillées…
Tes cheveux,
Soyeuse coulée,
Sur tes épaules
Timides …mi dénudés

De mes yeux …
Ivres de toi,
En confusion…
Je te suis là,
J’arrose mes désirs,
A volonté…
A profusion…

Je me lève …
Je traîne …
Soul à l’aguet…
De ton odeur,
Ton souffle,
Ton ombre nimbée

Taquine,
Ton rire précède…
Je languis …
Je fonds…
Je cède …
Le coucher en feu,
S’attarde…
Me perd…
M’obsède…

Chaque nuit,
Tu me rends fou…
Amour,
Je te l’avoue…

Des rêves en os et en chair…


Houleux…
Ces regards…
Mortifiés…
Hagards…
Venus d’ailleurs…
D’un monde horreur
Où s’enterrent…
En silence du monde…
A prières sourdes,
A prières vaines,
Les larmes …
Les pleurs …
Où l’on enterre…
Des bouts de vie,
Trempés de boue,
Trempés de sang,
Des rêves en os et en chair…
Des mains sans doigts,
Pointant la terre…
Des bras arrachés…
Mêlés à des cœurs,
Encore vivants,
Battant la terre…
Des corps mutilés,
Des visages sans noms,
Sur une terre…
Pour une terre aux vents,
Nue fragile sans paravents,
A la croisée folle des temps…
Souffle le vent…
Vente la douleur…
Pleut le sang…
Pleure les arbres…
Pleurent les pierres…
Pleure le Thora,
Pleure l’Evangile
Pleure le Coran …

samedi 24 mai 2008

Mes mots ...et Toi...


Pensionnaire…
Chez ma tristesse…
Faubourg Clochards…
Ruelle paresse…
Je prostitue sans cesse…
Mes maux …
Pour des mots…
Des brins de vers…
Crachés entre quelques verres,
Composés à tort
Sonnant de travers…

Sous le lit en guerre…
Le soleil offusqué,
Rayons défaits…
Etouffe ma honte …
Une voix monte …
Tu pourrais…
Tu devrais…
Tu saurais…
Mieux faire …

Regimbent régiment,
Mes douleurs…
Mes tourments …
Mes mots en toi dormant,
Désertent mon présent…
Et toi…
Qui te refuse à moi…
Et moi…
Qui me refuse sans toi…

Je tasse mes vers…
Je casse mes verres…
Sous les revers des mots,
Je masturbe mes maux…
Je gémis…
Cri d’abandon…
Cri d’indécence…
J’étreins…
En vain…
Une ombre…
Sans fin…
Une légion…
Ton silence…
Ton indifférence…

Je m’éteins…
Pantin…
Pâle …
Sans force…
Sans teint…
Le soleil rampe…
Remonte sur mon drap…
Caresse ma tempe…
Mon râle de toi,
Décampe…
La voix enfin…
S’estompe…

Je dors…
Comme un enfant…
Rêvant de toi…
De pétales de rose,
Sur des draps de soie…
De mots magiques sans voix
De mots jardins fleuris
Senteurs œillets …
Senteurs jasmin…
De maux apaisés guéris
Sur tes lèvres mouillés…
Sur ton corps …
Entre tes mains…



mercredi 14 mai 2008

Tristounet




Tout ce beau monde s’empresse…
Chacun pour une raison…
Moi pas de chance …je fais la différence…
Mais bof .. .je ne me plains pas trop …ce n’est pas l’amer à boire…
Et puis , il faut de tout pour faire un monde…
Les filles, je n’en parle même pas , je n’y pense même pas
C’est qu’elles passent , elles me voient même pas…bof ni les garçons
d’ailleurs.

Même que ma mère autrefois…
Elle avait bien tranché sur la question :
Chaque matin , j’étais le dernier qu’elle coiffait
Après mes frères et mes sœurs…
Puis un peu désemparée comme si elle me voyait pour la première fois ,
Saisissait ma tête à deux mains pour me dire :
« Je ne sais pas qui j’ai pu envier pour te donner un minois aussi tristounet,
quand tu seras grand mon garçon, tu verras , tu changeras…
et puis après tout la beauté , elle vient de l’intérieur … »

Les années sont passées…
Maintenant que j’ai des drôles d’envie…
Cela suppose que j’ai grandi
Que je suis donc ce grand garçon qui devrait me changer la tête…
Mais c’est que , voyez vous, ma tête ,elle ne change pas pour autant
Sauf peut être de l’intérieur …
Je pense même que ma beauté intérieure , elle doit être bien là
Ma maman elle a toujours raison ,
Pourquoi vouloir croire le contraire ,
C’est juste que ma beauté , elle est comme moi
Elle a un peu peur de l’extérieur
C’est à cause de toutes ces filles…
Elles sont trop belles trop fraiches…
Coquettes , joueuses , allumées de toute couleur…
Dire qu’il n y a pas miette pour ton petit garçon , douce maman…
Tu sais pour mes envies , c’est vraiment pas le beau temps !!!
Parfois je me dis que Fernandel ,
Il n’était pas beau,
Pas plus que ne l’était hitler d’ailleurs …
Pourtant , ils ont pris chacun son pied
Mais eux , ils avaient leur truc, le mien ? Je ne sais même pas si j’en ai un!
Il faut peut être que je m’y mette moi aussi …mais ,
Le rire ce n’est pas mon point fort
Ni la politique, ni les guerres !
Bof …je laisse ça au temps…il m’en dira tant !

Même que ce matin , j’ai tenté de draguer la boulangère
La fille aux grands nichons , aux grands yeux tous ronds ,
L’enveloppée , au teint mate , aux belles rondeurs
Elle m’a simplement ri au nez ,
et m’a dit de faire la queue derrière…
Alors dans ma tête et seulement dans cette dernière
Je lui ai vachement bien répondu à la boulangère
Et j’ai ri de plaisir tout seul comme un pervers
Tout le monde me regardait et ne comprenait guère
Mais bof , mon pain je l’ai eu quand même

En rentrant , j’ai croisé mon maitre d’art ,
il gesticulait bizarrement dans une ruelle
Bof …encore une histoire de queue …
Finalement c’est un drôle de menteur,
lui qui prétend que les maitres sont des aigles…
Il n y avait qu’à le voir pour savoir :
Que les maitres , pour s’accomplir ,ils ont besoin de maitresses
Mais bof …je fis mine de rien et je repris mon chemin

Prés de la maison , le jardinier du coin sur le palier des voisins
clignotait de l’œil et voyait trente six chandelles
Il disait avoir reçu la queue d’une tulipe dans l’œil
C’est que le mari de la voisine était absent,
et la petite dame n’appréciait pas du tout ses fleurs
Radin le jardinier , mauvais dragueur !
Mais bof…dans ce coin ce n’est pas tout le monde qui se jette des fleurs…

En entrant chez moi , maman criait au feu !
Ses jambes meurtries par l’huile chaude!
Encore la faute à la poêle sans queue !
Le jardinier lui fit des pansements à l’herbe
Elle s’est mieux sentie , pas la peine de voir le docteur …
Rassuré , il fallait par la suite partir à la gare
Attendre l’arrivée du mari de ma mère
Il faut dire que depuis des années
Je lui sers de bénévole porteur

Alors le train arriva…
Mais lui il ne descendait toujours pas…
Je visitai alors tous les wagons du train
Et voilà qu’il est là ...
Dans le wagon de queue !
Et j’aurais du commencer par là !
Avec une petite passagère…
Je ne vous dis pas …
Bof …vous l’avez deviné…encore une histoire de queue.

Je l’ai regardé un bon moment …
Et je me suis rappelé ce que disait si bien ma petite maman
Après tout la beauté , elle vient de l’intérieur
Avec ces gens à quoi ça sert d’être beau de l’extérieur !!!!

vendredi 9 mai 2008

Je m'en vais...vers toi...(En réponse à "Oseras tu...?")



Eclosent tes mots…
Implosent tes maux…
S’envolent les débris,
De ton râle, de ton dépit…

Je vais …
Je reviens…
Dans tes vers écrits…
Rimes de cœur…
Tourmente d’esprit…
Tantôt je m’installe
Tantôt je m’enfuis…
L’encre de ton cœur…
La blancheur de mes nuits…
M’interpellent tes appels…
S’estompent …
Honteux…déchus
Mes larmes, mes cris…

Je vais…
Je reviens…
Est-ce mal ?
Est-ce bien ?
Que d’accuser réception,
De tes brins d’histoires,
Tes bouts de chemins,
Tes déceptions ?
Est-ce bien ?
Est-ce mal ?
Que de ressentir ton râle,
Tes intrigues…
Ton irritation de mâle,
En vogue,
En déperdition…

Je vais…
Je reviens…
Je m’installe…
Je m’enfuis…
Ma tête en tête réfléchit,
Mon cœur en traîne fléchit…
L’inconnu de passage…
Ou…
L’homme ?
Celui là !!!
L’élu ?
Prévenance ???
Pas de sens !!!
Prévoyance ???
Plutôt sage !
Plutôt bien vu !

Je vais …
Je reviens…
Haletante…
Dans tes revers décrits…
Tantôt je m’installe…
Tantôt je fuis…
Mes peurs bleues,
Mes fougues pâles…
Ton amour en feu,
De mes ombrages reluit…
Ma tête crie que NON !!!
Mon cœur ose que OUI !!!

Je vais …
Je reviens…
Je m’enfuis…
Je m’installe…
Mille questions…
Mille cavales
La crainte,
L’envie…
Périple infernal …

la mort?
La vie?

Je vais…
Je reviens…
Est-ce mal ?
Est-ce bien ?
Résonne ton cœur,
Chancelle le mien …
Echo sauvage…
Amour en rage…
Sans trêve sans répit,
Chasse mes peurs,
Les congédie…
Est-ce bien ?
Est-ce mal ?
Ma tête cède, désarme,
Au pied de tes aveux,
Au sillon de mes larmes …

Je m’en vais …
Vers toi…
Je m’installe…
Puisse enfin mon amour,
Guérir à jamais ton mal

Signé: Terre promise


__________________________
l'oeuvre en portrait "La liseuse à la fenetre" de Johannes Vermeer

Oseras tu ?


Je t’envoie mes dits…
Mes non dits…
Mes poèmes…
Mes sous entendus …
Je t’envoie ma tristesse,
A l’encre de mon désarroi rédigée…
Je t’envoie ma détresse,
A l’ancre de ma solitude attachée…
Je t’envoie mes échecs soufflés,
Au souffle de mon ego essoufflé…
Je t’envoie « moi » ligoté, en laisse du passé,
Au bord de l’amour, nu,envieux assoiffé…
Je t’envoie mes ruines, mes moi brisés,
Au seuil de mes folies, décombres entassées…
Je t’envoie mes brins d’histoires, mes peines ruminées,
A l’effet de ne pouvoir guère aimer,
De cet amour fulgurant, mi guerre mi paix…
De cet amour sans réserve, intrigue, folie,
Fait de braise, fait de feu, fait d’envie
Fait de toi …tout simplement dans ma vie…
Je t’envoie mes craintes cachées d’aimer…
Mes appels inavoués, refoulés, à être aimé…
Je t’envoie mes attentes…
Mes prières…
En silence étouffées …
Je t’envoie mes mots…
Etourdis,
Esseulés,
Orphelins délaissés…
…….
…….
Oseras tu les lire …
Les comprendre…
Les adopter…
……..
…….
Oseras tu …
Simplement …
M’aimer ?

Signé: l'exilé





________________
l'oeuvre en portrait "Jeune homme écrivant" de Gabriel METSU

mardi 6 mai 2008

Ce soir je convoque les mots...


Cette nuit, l’amour portera ton nom…
Je te fais roi …
Je suis ta reine…
Je convoque les mots…
Pour qu’ils se penchent tout bas….
Te déclarant maître et seigneur…
Désinvolte que tu es…
Vois …. Je te mets à l’honneur …
Ce soir, mes cavaliers de cœur s’en vont…
Je convoque les mots…
Que soit ma volonté …
Que soit la tienne en la mienne,
Que le monde se fasse valet…
Ce soir je convoque les mots…
Qui de sabre, qui de sable,
Qui de vent, qui de tourment,
Qui de sens, qui d’indécence
Ils seront tous là…
Asservis esclaves à tes pieds…
Désinvolte que tu es …
Vois…je te mets à l’honneur…
Ce soir …je convoque les mots…
La sérénité est ce soir de mise,
Ta vanité n’est que partie remise
Tu m’écouteras et je te conterai…
Les mots, les scandales de ton silence…
Les gestes, les taches de ton essence…
Ce soir je convoque les mots…
Qui accusateur qui te fend !!!
Qui te pleure qui te défend…
Qui amer qui compassion…
Ce soir je convoque les mots…
Que tes élans tartares se répriment et se taisent
Le ciel est témoin, qu’à cela ne plaise
Mes mots sont à mes lèvres régiment
Traqueurs, hostiles, insidieux, ensorcelants
Ce soir je convoque les mots…
Ceux de ma tourmente, de ta déraison,
Ceux de mon cœur, de ta dérision
L’ombre d’un consentement ?????
Tu ne trouveras point !!!!
L’ombre d’un ressentiment ????
Mais encore moins…
Ce soir je convoque les mots…
Vois Désinvolte…
Je te mets à l’honneur…
Crédule, vaniteux, tu ne partiras point
Tu m’écouteras jusqu’à la fin
Ce soir …
Il n y a que toi et moi …
Ma raison sans tes raisons
La première lumière, les autres déperdition…
Désinvolte…chancelle
L’orage tonne déjà…